Cas de « Colonialisme de l’Etat-nation* » sénégalais en Casamance: Qui a autorisé l’exploitation du Zircon à Niafourang ?

Colonialisme de l’Etat-nation* sénégalais en Casamance…

Que comprendre par là, comme nous l’allons montrer exemple à l’appui ?

René Dumont [L’Afrique noire est mal partie (Seuil, 1963), ici l’édition préfacée par le Président Abdou Diouf et Jean Ziegler (2012)] parle de « colonialisme de classe », autrement dit comme nous l’explique Ziegler, « un système d’exploitation, d’oppression et de prévarication que les classes dominantes urbaines – essentiellement la bourgeoisie d’Etat, la classe nombreuse et largement parasitaire des fonctionnaires – imposent à leurs cultivateurs, éleveurs, pêcheurs…« 

Quand par exemple, le candidat et actuel Premier Ministre, Ousmane Sonko, dit « qu’on ne peut pas avoir des fonctionnaires milliardaires » en Afrique ou quand SEM Bassirou Diomaye arrête les agressions foncières qui profitent une minorité au Sénégal…, ils ne font que traduire en actes politiques ce que dénonçait Dumont, ce « colonialisme de classe ».

Nous ne faisons que le transposer sur ce qui se passe dans bien de zones rurales et au sud du Sénégal singulièrement. Là bas, il est commun dans la mémoire collective inspirée par le le Mfdc (Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance) d’entendre dire que l’administration sénégalaise se comporterait en colon (en Casamance). Elle vient pour s’enrichir, profiter des richesses naturelles au détriment des riziculteurs, éleveurs, pêcheurs… locaux.

Hélas, les jeunes générations n’avaient jamais compris ce narratif, ne voulaient pas y croire, écouter les aînés, leurs pères et mères, les Abbé Diamacoune Senghor, les Nkrumah Sané… qui leur disaient que le « Sénégalais », celui-là à la tête de l’État, agissait comme un « Colon », qu’il « reprenait de la main gauche ce qu’il a donné de la main droite », qu’il s’est habitué à un système de prévarication, de bourgeoisie d’État !

Mais voilà que ces jeunes générations peuvent désormais comprendre à travers ce qui se passe avec le Zircon, ce que c’est un cas de « colonialisme d’Etat-nation », d’exploitation des paysans par l’Etat-nation.

En Casamance, c’est l’administration, ce sont donc les nouveaux bourgeois de l’État-nation qui enfreignent impunément les lois — ici, dans le cas des terres de Niafourang, c’est une aire maritime protégée non respectée et une étude d’impact environnementale complaisante — les différents gouvernements précédents et leurs entrepreneurs parasitaires ont tenté depuis 2015, et se ont donc réussi à s’octroyer des droits en Casamance sous couvert du fameux domaine foncier national.

Pendant que les jeunesses sénégalaises se battaient (2021-2024) pour la candidature d’un Ousmane Sonko, un fils de la Casamance, au nom de la démocratie sénégalaise, l’Etat qui disait qu’il était en guerre contre les rebelles de la Casamance, en avait donc profité pour autoriser l’exploitation du Zircon ?

Faut-il rappeler ici que Salif Sadio avait ouvertement soutenu les mouvements citoyens, ces forces démocratiques sénégalaises, qui s’y étaient opposés en promettant ainsi que, tant que l’Etat respecterait l’expression de la démocratie, l’aile combattante des forces démocratiques de la Casamance ne s’y mêlait pas ? La seule chose qui pourrait expliquer cette catastrophe écologique délibérée en cours, c’est bien que le système n’est pas encore mort. Et si l’on avait maintenu l’armée sénégalaise sur cette zone pour d’autres motifs que la recherche de la paix? C’est-à-dire, pour la sécurité des multinationales, des fonds spéculatifs et autres, non pour les populations en Casamance ?

Ça, le candidat Ousmane Sonko l’avait certainement compris, cette nouvelle forme de « Tirailleurs sénégalais » au service de la bourgeoisie politique et non des populations. D’ailleurs, en juillet 2017 par exemple (9 ans déjà), l’actuel Premier Ministre du Sénégal, avait rejoint avec d’autres « Le collectif des 34 chercheurs et spécialistes signataires de la lettre ouverte au président de la République de septembre 2015, à l’origine de l’APPEL DE LA DUNE (en savoir plus sur lien ci-après).

A l’époque, les signataires s’étaient mobilisés se disant que, « Si rien n’est fait pour les stopper, les pelleteuses pourraient commencer à éventrer la dune de Niafrang (Casamance) dès octobre (2017) prochain, en quête de minéraux lourds, comme le zircon. »

Le fait est que, ces hommes en cravates procèdent à martyriser les terres de la Casamance, et conséquemment à mettre en danger les paysans casamançais. Ont-ils ignoré que les événements de Casamance (décembre 1982) sont aussi liés à cela ? Que c’est une source de conflictualité continue tant que le conflit entre le droit foncier traditionnel et celui étatique n’est pas enrichi pour faire face à la spécificité de certaines communautés historiques chez qui la terre est toujours inaliénable ?

Pourquoi pas réimaginer le droit foncier afin que, dans les « zones de terroirs et zones pionnières », quand le droit traditionnel le permet, les terres restent inaliénables avec esprit d’appropriation privée pour les autochtones et conformément aux traditions?

En tout cas, nous le réitérons, le foncier est source de conflit….
Et pour cela , nous tirons la sonnette d’alarme pour que tles épris d’humanisme et de paix restent mobilisés pour défendre les droits des populations avant qu’il ne soit tard !

Akandijack

2 responses to Cas de « Colonialisme de l’Etat-nation* » sénégalais en Casamance: Qui a autorisé l’exploitation du Zircon à Niafourang ?

  1. On janvier 3rd, 2025 at 2:55 pm , Assane Badji said...

    Trés pertinent !

  2. On janvier 3rd, 2025 at 5:21 pm , DIATTA said...

    Les enfants de la Casamance ont fait tomber le régime de Macky Sall. Les enfants de Casamance peuvent empêcher la destruction de leur territoire. Levons nous comme un seul homme pour dire : non au colonialisme. Cela suffit maintenant. Nous sommes capables de gérer chez nous.

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